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Chapitre 1 : Anne Copperfield

Anne se trouvait dans la cuisine. Tranquillement assise sur une chaise, accoudée à la table, elle lisait un ouvrage fort intéressant à en juger l’expression de son visage. Absorbée par ce qui semblait être un manuscrit fort ancien, elle n’entendit pas le major d’homme entrer dans la pièce de son pas discret et léger. Lorsqu’elle le vit enfin, assis en face d’elle essayant de déchiffrer les mots à l’envers, elle bondit de sa chaise plaquant le manuscrit contre sa poitrine. Reprenant ses esprits, elle s’excusa et, ne trouvant pas de raison valable à sa réaction, quitta les lieux sans autres mots.

 — Étrange, se dit Claude.

Mais il ne chercha pas à en savoir plus. Depuis trois semaines environ, tout le monde avait constaté qu’ Anne était devenue étrange. Elle ne parlait plus beaucoup et avait sans cesse le nez dans ce livre. Ils en étaient arrivés à la conclusion que ce livre, qu’elle emmenait partout, en était la cause. Claude réfléchie un instant à cet ouvrage. Il ne comprenait pas ce qu’il pouvait avoir de si fascinant, au point de ne plus le quitter et de refuser de le montrer. Curieux de nature, il décida qu’il “emprunterait” le livre à Anne l’espace de quelques heures, afin de savoir ce qui pouvait tant la captiver. Il en était là de sa réflexion quand on sonna à la porte, trois fois de suite.

 — Qui peut se montrer aussi impatient ?  Se demanda Claude en regardant par la fenêtre.

Le carillon retentit de nouveau. Claude se précipita alors à la porte, de peur qu’on ne réveille madame qui faisait sa sieste habituelle. Machinalement, il regarda l’horloge avant d’ouvrir : elle affichait 14h53.

Lorsque le major d’homme ouvrit la porte, ce fut une femme, très belle, qui se présenta face à lui. Elle était de taille moyenne, rousse avec des taches de rousseur qui lui donnait un air candide et beaucoup de charme. Une douce odeur de vanille flottait autour d’elle. Son visage affichait une certaine inquiétude. Son regard vert d’eau, semblait bien loin de l’endroit où elle se trouvait. Claude eut l’impression qu’elle fuyait quelque chose.

Cette dernière n’attendit aucune invitation pour entrer et se précipita dans l’escalier.

 — Madame, attendez ! Cria Claude, je dois d’abord vous annoncer !

Mais son appel resta sans réponse. La jeune femme était déjà entrée dans la chambre d’Eugénie. Il attendit, pensant entendre la maitresse de maison protester de cette présence ou de la voir ressortir, mais il ne se passa rien. Il attendit un peu, se demandant s’il devait monter, mais le silence était sa seule réponse. Il se dit alors que tout devait être en ordre et il se retira à nouveau dans la cuisine. Cette pièce était son endroit favori, sûrement parce que Joanne était la cuisinière. Il se sentit fatigué, il faisait une chaleur étouffante et il supportait mal le costume que Monsieur l’obligeait à porter même pendant un été aussi chaud que celui-là. Il allait se déshabiller un peu pour se rafraîchir, quand Joanne ouvrit brutalement la porte de derrière, le faisant sursauter. Elle entra dans la pièce comme une furie et en ressortie aussitôt, passant par la porte menant dans le hall. Elle ne vit même pas Claude qui l’avait regardé passer, stupéfait de voir cette jeune fille qu’il savait douce, être fâchée de la sorte. Il était aussi un peu vexé que Joanne n’ait même pas vu qu’il était là ou, n’ait pas voulu le voir. Mais il n’eut pas le temps d’y penser.

À ce moment précis, il entendit un cri délirant suivi d’un bruit causé par ce qui semblait être la chute d’une personne entrainant avec elle tout ce qui se trouvait sur son passage. Craignant que ce ne fût Joanne qui se soit fait mal, il se précipita hors de la cuisine pour constater que tout le monde se rendait à l’étage supérieur, du côté droit de la maison. Voyant la cuisinière sortir de la chambre de Clark, son anxiété fut soulagée.

Il vit, sans vraiment y prêter attention, la fameuse visiteuse sortir, le sourire aux lèvres. Ce n’est que plus tard qu’il se souvint de ce détail. Son regard se posa à nouveau machinalement sur l’horloge : 15h06.

 — Que le temps passe lentement, soupira t-il, et nous ne sommes que mardi !

Avec lassitude et les mains dans les poches, il monta les marches quatre à quatre sans aller trop vite, se disant que Monsieur devait encore simuler une crise cardiaque comme il aimait tant le faire ! Mais, lorsqu’il arriva à la hauteur de la chambre du maître de maison, il constata avec horreur que cette fois, personne ne jouait la comédie. Anne était étendue sur le sol. Claude ne put supporter que quelques secondes le regard de son amie qui suppliait encore de venir à son secours. Il resta figé, fixant la fenêtre entrouverte, entendant des voix lointaines.

 —Claude, appelez la police… Claude, réveillez-vous, voyons, croyez-vous que le moment soit bien choisi pour rêvasser ? Anne a été assassinée ! Bougez-vous et appelez la police ! Claude, revenu à lui, s’exécuta.

****

“ Recherchons femme de ménage disponible de suite pour service auprès de la famille de HOHENZOLLERN à HECHINGEN. Se présenter au manoir en robe noire et tablier blanc, les lundis et jeudis à partir de 16h00. ”

 — Ce n’est pas ce dont je rêvais, mais il faut bien commencer un jour ou l’autre, maman !   

 — Je ne veux pas que tu ailles travailler comme bonne ! Que diront nos voisins ? 

 — Je me fiche de ce que diront les voisins ! Je suis libre de faire ce qu’il me plaît de ma vie sans avoir à tenir compte de ce que pensent les gens ! 

 — Aussi têtue que ton père ! Dommage qu’il ne soit plus de ce monde ! Lui seul aurait pu te faire revenir à la raison. Partir aussi loin pour un travail aussi méprisable ! Ça n’en vaut vraiment pas la peine !

En entendant cela, Anne compris que ce qui préoccupait sa mère était la distance qui la séparerait d’elle. Elle eut du remords d’abandonner ainsi sa pauvre maman. Elle passa ses bras autour du coup de sa chère maman.

 — Ils ne me prendront peut-être pas et de plus, tu as Paul pour s’occuper de toi.

Sa mère ne fut pas soulagée pour autant.

 — Ton frère n’est pas dégourdi, toujours dans la lune à lire ces romans d’aventures ! Il n’est pas capable de s’occuper de la ferme. Ah ! Si seulment ton père était encore là ! 

 — Maman ! Tu sais bien qu’il ne reviendra pas, dit Anne en se levant de sa chaise. Je suis restée deux ans avec toi, pour que tu te remettes de sa disparition. Maintenant, il est temps que je fasse ma propre vie.

 — Qui m’aidera à la ferme ? Se lamenta Mme Copperfield, tu sais bien que j’aie besoin de toi.

 — Les Freeman nous ont toujours aidés et ils continueront à le faire quand je serai partie.

Mme Copperfield se mit à pleurer. Elle avait l’impression de perdre encore une fois, un membre de sa famille. Sa chère fille, qu’elle aimait tant allait la quitter pour vivre à des kilomètres de chez elle. Mais il est vrai, elle n’avait pas le droit d’empêcher sa fille de vivre sa propre existence. Elle avait bien quitté ses parents à 17 ans ! Anne avait besoin de liberté. Elle devait se résigner à la laisser partir.

 — Je vais…, commença Anne coupée aussitôt par sa mère.

 — C’est bon, tu peux y aller, tu as besoin de vivre ta vie et ce n’est pas en restant ici que tu trouveras un mari respectable.

Isabelle dit ses mots en ressentant beaucoup de douleur. Elle savait qu’il était raisonnable de laisser partir sa fille, mais elle n’en avait pas du tout envie. Mais Anne avait raison. Elle-même avait quitté ses parents parce qu’elle ne supportait plus d’être enfermée dans une vie qu’elle n’avait pas choisie. Sa fille avait hérité de cette fougue qui la poussait à vouloir explorer le monde. Elle n’aurait pas accepté que ses parents l’empêchent de partir, elle ne pouvait donc pas la retenir auprès d’elle par simple égoïsme.

 — Oh ! Merci maman, merci beaucoup, cria Anne en se jetant à son cou ! Et ne t’inquiètes pas pour la ferme, je vais faire mes recommandations à Paul et aux voisins. 

Elle regarda avec des yeux pleins de reconnaissance cette femme d’1m60, âgée de 60 ans, aux cheveux blanchis par l’âge. Ses yeux bleus très clairs étaient remplis de chagrin malgré le sourire qu’affichaient ses lèvres rosées. Anne ressentit à ce moment pleinement l’amour que sa mère éprouvait pour elle. Elle ne put s’empêcher de prendre tendrement sa maman dans ses bras et de lui dire à l’oreille, comme si elle lui disait un secret :

 — Je t’aime beaucoup, maman.

Isabelle fut très émue par cette marque d’amour de sa fille et ne put refouler ses larmes qui s’écoulèrent doucement sur ses joues ridées par la vieillesse. Mais très vite, elle se ressaisit.

 — Arrêtons de pleurer, veux-tu ? Alors, quand penses-tu partir ? 

 — Je ne sais pas. La semaine prochaine, je pense.

Une semaine !  Cela paraissait si court à Mme Copperfield et si long à Anne qui avait hâte d’être enfin livrée à elle-même. Elle espérait de tout cœur être prise pour ne pas avoir à revenir chez elle avant ses vacances. Depuis toujours, elle détestait cette ville dans laquelle elle avait grandi, aux côtés de ses parents et de son frère Paul. Née à Melbourne, en Australie, elle en avait voulu à sa mère d’avoir exigé de retourner en Autriche, son pays natal. La chaleur et les plages dorées lui manquaient énormément. Ce qu’elle ne disait pas à sa mère, c’est qu’elle allait travailler surtout pour économiser. Elle avait comme projet secret de repartir vivre à Melbourne. Son corps tout entier demandait à ce qu’elle retourne dans son pays natal. L’attente commençait vraiment à lui peser. Mais elle n’avait pas d’autres choix que d’attendre d’avoir l’argent nécessaire pour prendre un avion en direction de cette contrée qu’elle avait gardée dans son cœur et qui se voyait sur son physique. 

Anne était fière d’avoir hérité du physique de son père. Elle avait les cheveux épais mais très lisses et couleur de l’ébène. Sa peau était très mâte, aussi mâte que celle d’une métisse et elle avait les sourcils très marqués. Par contre, c’est de sa mère qu’elle tenait ses yeux bleus et le nez fin qui la rendait très attirante. Elle avait eu beaucoup d’admirateurs à cause de ses yeux bleu océan, mais aucun d’entre eux n’avaient encore réussis à l’apprivoiser. Anne était sauvage, elle n’avait qu’une seule amie et ne voulait s’attacher à personne de peur de le perdre. Son caractère était assez doux mais très influençable. Son amie, Sara, était partie vivre à Leipzig pour travailler. Elle aussi rêvait de liberté ! Pour l’instant, elle devait se contenter d’être femme de ménage, mais dans la maison réputée des Hohenzollern ! Et puis c’était pour la bonne cause : économiser pour partir à l’aventure vers ses origines !

 Paul arriva. Elle l’intercepta et lui annonça la grande nouvelle. Elle allait quitter le nid familiale pour partir en Allemagne. Il fut très heureux pour sa sœur et voulu partir avec elle, avoir lui aussi sa vie à lui. Il commençait déjà à faire des projets de fou. Anne le coupa, lui disant qu’un jeune homme de 20 ans serait très utile à leur mère.

— Elle ne supporterait pas de nous voir partir tous les deux, il ne lui reste que toi ! Et elle a besoin de toi pour s’occuper de la ferme. 

Paul, qui n’était pas un garçon contrariant, compris le point de vue de sa sœur. De plus, il était très épris de Kimberley Freeman et ne voulait pas d’éloigner d’elle. Il lui sourit :

 — Tu as raison. Et sans autre mot de plus, il monta dans sa chambre.

Le jeune homme ne ressemblait en rien à sa sœur. Il avait le teint pâle et les cheveux dorés. Ses yeux étaient d’un noir profond. Son physique lui venait de sa mère. Personne en voyant Anne et Paul ne les croyait frères et sœur. Souvent, on les pensait en couple ce qui les amusait beaucoup. Anne allait regretter les fous rire qu’ils partageaient. Ils s’adoraient, mais le moment était venu de se séparer. Ca, elle ne le regretterait pas, elle en était certaine !

****

La semaine passa plus vite qu’elle ne l’avait imaginé. Il était déjà jeudi et il ne lui restait que deux jours avant de dire au revoir à sa famille et de partir pour Hechingen où elle espérait obtenir cet emploi. Une grande partie de ses bagages était déjà bouclée, elle pourrait donc profiter de ces deux jours pour passer plus de temps avec sa mère. Elles firent de longues balades ensemble, discutant pendant des heures de tout et de rien. Ce furent des moments forts agréables, que l’une comme l’autre apprécia. Isabelle regretta de ne pas avoir pris de tels moments avec sa fille bien plus tôt.

Le samedi soir était arrivé bien vite. Anne partageait déjà son dernier repas avec sa famille. Personne ne parlait. Un certain malaise dû à la tristesse du moment s’était installé. Anne détendit l’atmosphère en racontant quelques blagues et en évoquant des souvenirs amusants, mais Paul et leur mère avaient du mal à rire, car ils n’avaient aucune envie de la voir partir. Ils passèrent le reste de la soirée à jouer aux cartes puis ils allèrent se coucher le cœur un peu lourd.

Anne eut du mal à s’endormir, elle était trop excitée. Demain, elle partait ! Elle avait attendu ce moment depuis si longtemps, qu’elle avait du mal à y croire ! Elle finit par s’endormir, il était environ 1h00. Le lendemain, Anne se leva avec difficulté, comme à chaque fois qu’elle s’endormait tard. Mais cette fois, elle eut plus d’entrain que d’habitude. C’était enfin le grand jour. Son train partait à 11h15. Elle eut donc le temps de prendre son petit-déjeuner et de terminer ses valises. Comme elle partait de façon définitive, elle vérifia une dernière fois qu’elle avait bien pris tout ce qu’elle souhaitait emmener avec elle. Puis, ce fut l’heure de partir. Son frère et sa mère l’accompagnèrent à la gare. C’était Isabelle qui conduisait. Le trajet fut silencieux et pesant. L’approche du départ laissait planer une morosité dans l’air. Anne aurait aimé que sa mère se réjouisse autant qu’elle de ce départ, mais elle ne pouvait pas lui demander plus qu’elle ne pouvait. La disparition de son père deux ans plus tôt, avait changé Isabelle. Elle qui était toujours très joyeuse et très enthousiaste quand ses enfants vivaient des évènements marquant, étaient maintenant sur la réserve et très angoissée au moindre changement. Anne qui avait pris place à l’arrière du véhicule, observa cette femme qui l’avait mise au monde. C’était douloureux de la quitter, elle avait un peu la sensation de l’abandonner. Mais en même temps, elle ne voulait pas passer à côté de sa vie. Elle voulait vivre pleinement et surtout ne pas vivre par procuration en restant près de sa mère.  

À la gare, les adieux furent très pénibles. Mme Copperfield pleurait sans rien dire, s’efforçant de sourire malgré le chagrin. Paul regardait sa sœur avec une infinie tristesse qui lui brisa le cœur. Elle leur dit qu’elle les aimait et penserait à eux tous les jours. Puis, elle monta dans le train.

Il démarra quelques minutes après qu’elle ait trouvé sa place près de la fenêtre. Elle avait fait un dernier signe de la main à sa famille jusqu’à ce qu’elle ne pût plus les voir. L’espace d’un instant, elle regretta ce départ. Elle avait l’impression de les abandonner. Elle pensa même à courir, sortir du train et rester auprès de ses êtres qui lui étaient chers. Elle n’en fit rien. Elle se ressaisit vite et fut bientôt à nouveau heureuse de la décision qu’elle avait prise.

Le voyage se déroula  sans encombre et fût même très agréable bien que long. 

Elle arriva à Hechingen à 15h19. Fatiguée, elle se mit à la recherche d’un hôtel. Cette tâche s’avéra compliquée, car elle était à pied et avait plusieurs valises. Un jeune homme proposa de l’aider. Elle voulut refuser, mais se ravisa très vite :

 — Je suis trop chargée pour refuser de l’aide, dit-elle avec un sourire, alors, j’accepte. Connaissez-vous un hôtel dans le coin, où je pourrais passer la nuit ?

 — J’en connais un qui conviendrait très bien à une jeune femme comme vous, mais il va falloir marcher quelques minutes. À moins que vous vouliez appeler un taxi ? 

 — Nous allons marcher, si ça ne vous dérange pas, j’ai passé tellement de temps assise que j’ai besoin de me dégourdir les jambes !

 — Très bien, suivez-moi !

Le jeune homme se chargea d’une partie des valises d’Anne et ouvrit la marche. Anne eut alors le loisir de l’observer. Il était élégant, devait mesurer environ 1m75 et avait 25 ans environ. Elle le trouvait séduisant. Ses yeux verts et son teint mâte lui donnait un charme irrésistible, en tout cas, Anne y succombait elle !

 — Je m’appelle Claude Schindler dit-il au bout de quelques minutes. Anne courut un peu pour le rattraper :

 — Excusez-moi, je vous ai mal compris, vous disiez ? 

 — Mon nom est Claude Schindler, et vous, quel est votre nom ? 

 — Anne Copperfield, je viens d’Ebenau un petit village vers Salzbourg en Autriche.

 — Je ne connais pas. C’est loin d’ici ? 

 — C’est à environ 6h de train, en comptant les changements. 

 — Je comprends que vous avez besoin de marcher un peu ! Puis la conversation s’arrêta jusqu’à l’hôtel.

 — Nous voici arrivés. C’est la pension Bären. Vous verrez, il est confortable et son prix est abordable. 

 — Merci beaucoup de m’avoir offert votre aide, je ne sais pas comment j’aurais porté tout ça sans vous.

 — Je ne pouvais pas laisser une jeune femme porter seule ses valises. Et je suis heureux d’avoir fait votre connaissance. Gênée, Anne le remercia à nouveau.

 — Peut-être que nous nous reverrons, lui dit Claude.

 — C’est probable, je compte m’installer dans la région.

 — Parfait. Je pourrais vous présenter mes amis et ma fiancée.

Anne rougit malgré elle et eut honte d’avoir pensé que ce jeune homme aurait pu s’intéresser à elle. Elle balaya vite cette pensée de son esprit. Ils échangèrent leurs numéros de téléphone et Claude la laissa dans le hall de la pension .Elle loua une chambre pour la nuit, convaincue qu’elle dormirait au manoir demain soir. Une fois installée dans sa chambre, Anne prit le journal qu’elle avait pris avec elle pour faire le bilan de la semaine à venir. Mais elle n’arrivait pas à réfléchir, trop fatiguée par son trajet et excitée par cette nouvelle vie qui s’annonçait. Elle était arrivée depuis moins d’une heure et elle avait déjà un nouveau numéro dans son téléphone. Cette idée la fit sourire et la rassura. Les choses se présentaient plutôt bien. Elle s’étendit sur son lit, et doucement elle s’endormit. Il était presque 20h quand elle se réveilla. Elle avait une faim de loup. Elle décida d’aller manger au restaurant qu’elle avait aperçu non loin de la pension. Pour l’occasion, elle mit sa robe bleue avec des fleurs brodées sur l’épaule gauche que sa mère lui avait offerte à l’occasion d’un bal l’année précédente. Le restaurant n’était pas très grand et servait des plats typiques de la région. Ce fut parfait pour la soirée. Pendant le repas, elle répéta en boucle la phrase d’introduction qu’elle avait préparée pour l’entretien de lendemain. Elle pensa également à la posture qu’elle prendrait, à l’intonation de voix qu’il conviendrait d’avoir pour parler à Madame de Hohenzollern. Elle imagina la maîtresse de maison : très blonde, très maquillée, toute ronde et très petite. Elle devait peser au moins 80 kg et mesurer 1m50 ! Cette description la fit sourire et la détendit.

2 réponses à “Chapitre 1 : Anne Copperfield”

  1. Avatar de Fanny
    Fanny

    Bien hâte de lire la suite !! Le premier chapitre est déjà palpitant et je l’ai dévoré.

    1. Avatar de Sandra C.
      Sandra C.

      Merci beaucoup Fanny 🤗. Ça m’encourage et la suite arrive bientôt 🥰

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2 commentaires sur “Chapitre 1 : Anne Copperfield”

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